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MiLA Tu

10 janvier 2009

Un documentaire de 52'

photo6_mila







Réalisé par Charlotte Bruneau et Laurène Lepeytre
Prise vue : Gilles Lepeytre
Une production Samsa Film
Luxembourg 2009

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9 janvier 2009

Le sujet

Excision. 1. Ablation, au moyen d’un instrument tranchant d’un fragment peu volumineux d’organe ou de tissu  2. spécialt Ablation rituelle du prépuce (v. circoncision) ou (plus cour.) du clitoris et parfois des petites lèvres dans certaines sociétés. Rites d’excision. (Le Petit Robert )

L’excision est aussi, notamment pour les femmes maasaï, une marque de passage à l’âge adulte. On ne devient membre à part entière de la société qu’après avoir subi ces mutilations génitales.

Nashipaï a 14 ans. Aujourd’hui, elle passe à l’âge adulte. Sa mère, sa grand-mère et ses sœurs, toutes ont été excisées. Mais depuis début 2007, au village de Monduli Juu, en Tanzanie, on n’excise plus. Tout est devenu symbolique : deux petites entailles entre les cuisses suffiront et Nashipaï ne criera pas. Un rite de passage alternatif a remplacé l’excision. Une initiative maasaï. Une première dans la région !

Tout n’est cependant pas si simple : les responsables de ce changement nous expliqueront les réticences rencontrées chez certains villageois. Car l’excision reste encore dans l’esprit de beaucoup un repère social fort. D’ailleurs, les anciennes exciseuses ne sont pas toutes convaincues, même si on a essayé de leur trouver une nouvelle activité et, qu’en échange de l’abandon «officiel» de cette pratique, elles reçoivent, outre un diplôme, quelques billets....

Mais peut-on acheter une tradition avec de l’argent ? Certaines avouent continuer d’exercer en cachette. Et si la police assure que l’Etat sanctionne sévèrement les contrevenants, son rôle ne va pas jusqu’à éduquer et sensibiliser en amont…

Beaucoup de jeunes filles doivent encore fuir une famille qui n’abandonne pas l’excision. Avec pour seul refuge, l’école secondaire, là-bas, dans la brousse, où, ensemble, le rejet par la Communauté est moins difficile à supporter. Malgré tout, l’acceptation du nouveau rite fait lentement son chemin dans les esprits. Et c’est toute une organisation de la société qui change. Et puis, au village, certains commencent à parler d’une façon plus décomplexée : si la femme n’est pas excisée, on « s’amuse » beaucoup plus lors des rapports sexuels !

8 janvier 2009

Note d'intention

Un voyage en Afrique fin 2006… Quatre mois passés auprès des Maasaï du village de Monduli Juu en Tanzanie. Quatre mois pour provoquer des rencontres, lier des amitiés, s’attacher à ces vieilles femmes aux lobes d’oreille distendus sous le poids des bijoux, à cette mère de sept enfants, Mama Seita, élément moteur du changement, à ces jeunes filles réfugiées auprès de la matrone de l’école du secteur  pour échapper à l’excision…

Quatre mois pour apprendre le seul moyen de communiquer avec eux, leur langue véhiculaire, le swahili. Le temps de commencer à comprendre leur culture au-delà des clichés de cartes postales : ainsi ces femmes qui passent la plus grande partie de leur temps à fabriquer des bijoux traditionnels en perles sont en fait d’anciennes exciseuses au chômage.

De ces rencontres naît un désir, une envie : celle de témoigner du changement et au-delà, de modifier la vision occidentale de l’excision, perçue comme barbare et incomprise. Cette brutale mutilation est en fait un repère social, et s’il disparaît, il doit être remplacé…

Un second voyage en février 2007 pour maintenir le contact, renforcer les liens, choisir nos personnages et obtenir leur accord de figurer dans un film. Nous commençons aussi à tourner pour accoutumer à la caméra, disposer d’une documentation, engranger des plans pour le futur…

En août de la même année, le tournage. Un tournage qui prend une tout autre allure que celle envisagée, et dépasse nos attentes. Les personnages de notre film, avec qui nous avons tissé des liens privilégiés, s’investissent dans notre projet. Ce n’est pas un film sur eux, c’est un documentaire avec eux.

C’est donc de l’Afrique qui change dont nous voulons témoigner,

                d’une Afrique en mouvement,

                d‘une Afrique qui cherche ses propres voies de développement social…


7 janvier 2009

Le contexte du film

Elles seraient 150 millions dans le monde !

Cent cinquante millions de femmes à avoir subi l’excision.

Certaines vont même jusqu’à en mourir par manque d’hygiène et d’asepsie, comme en témoignent régulièrement les informations.

Bien qu’illégale depuis 2001, cette mutilation est encore pratiquée par les Maasaï ruraux de Tanzanie. Eleveurs nilotiques, les Maasaï continuent, dans leur grande majorité, à vivre à leur propre rythme, et selon leurs propres traditions. La loi condamnant l’excision est interprétée comme une tentative du gouvernement pour détruire leur culture, et les autorités n’ont pas suffisamment d’influence en pays maasaï pour combattre efficacement ces pratiques. La peine prévue, 10 ans d’emprisonnement, est rarement infligée.

Pourtant, l’idée d’un rite de passage alternatif est née en Afrique de l’Est dès 2004, prenant d’abord racine au Kenya. Puis l’initiative s’est répandue jusqu’à traverser les frontières. Elle a ainsi été relayée aujourd’hui par un petit groupe de femmes du village de Monduli Juu, situé à une trentaine de kilomètres d’Arusha, en Tanzanie.

Il a fallu cependant attendre 2007 pour que la communauté de Monduli Juu soit prête à franchir le pas, et non sans réticences : certaines familles ne comprennent pas pourquoi on veut changer les choses, d’autres n’acceptent que parce qu’on leur offre une contrepartie financière, d’autres enfin continuent à pratiquer l’excision en cachette, ce qui pousse parfois les jeunes filles à s’enfuir et à se retrouver soudainement isolées du groupe, tiraillées entre deux mondes.

C’est dans ce contexte que l’idée fait son chemin et la nouvelle pratique s’étend…

6 janvier 2009

Les personnages

Mama Seita

Fil rouge de ce documentaire, cette mère de famille nous reçoit dans le lieu où elle vit et nous emmène dans le lieu où elle va superviser le rite de passage (dans le village d’à côté). Elle nous explique comment elle gère le groupe des anciennes exciseuses et nous présente la nouvelle activité qui leur permet de vivre aujourd’hui.

Nashipaï

C’est la jeune fille dont nous suivons le rite de passage.

Très jeune, elle est extrêmement réservée, voire timide. Elle ne doit pas quitter la boma, maison traditionnelle en bouse, durant les 3 jours de la cérémonie rituelle.

Mama Lucy

Matrone à l’école de Monduli, elle a recueilli et caché plusieurs jeunes filles ayant fui l’excision et nous les présente.

Evarist Mangalla

Commissaire de police d’Arusha, il nous explique la position officielle, celle de la loi, de l’Etat.

Herieth

Membre de l’association Aang Serian, c’est une jeune fille « moderne » qui donne des cours aux anciennes exciseuses, insistant sur les dangers de cette pratique. Elle avoue que l’excision continue en secret dans les coins reculés…

Mwenye kiti

C’est le bourgmestre de Monduli. Lors de la cérémonie, à l‘écart des jeunes qui dansent en sautant, il nous confie le cas d’une exciseuse arrêtée. Il explique qu’avant, c’était la loi du bâton, qu’ils réglaient leurs affaires entre eux. Désormais, il y a la loi.

Melubo

Egalement membre de l’association, il remet les « diplômes » aux anciennes exciseuses lors d’une grande réunion formelle. Pour lui, il est important d’enrichir le savoir traditionnel maasaï du savoir scientifique, celui qui permet de savoir que l’excision est porteuse de maladies.

Rosa

Ancienne exciseuse, elle vient de recevoir son diplôme. Elle ânonne les paroles des formateurs sans vraiment en comprendre le sens. Ce changement la dépasse.

Engobe

Autre membre de l’association, il organise des séminaires d’information. Il explique les difficultés rencontrées au début, ainsi que la façon dont il présente ses séminaires.

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5 janvier 2009

Eléments de mise en scène

Où ?

A Monduli Juu, village maasaï situé à une trentaine de kilomètres d’Arusha, ville du nord de la Tanzanie, non loin du Mont Kilimanjaro et de la frontière avec le Kenya.

Le mauvais état des routes en fait un lieu assez isolé, où la communauté maasaï vit encore à son rythme ancestral. L’électricité n’arrive pas jusque-là et il n’y a plus de routes au-delà.

Paysage de collines douces, de forêts d’acacias et de terre rouge, ponctué de champs de blé et de maïs. Quand les pluies sont tombées, seuls les troupeaux se déplacent dans une immobilité verdoyante. Le son de leurs cloches porté par le vent balaie la vallée.

                             

Quand ?

1 mois de tournage en août 2007. 

Qui ?

Charlotte Bruneau et Laurène Lepeytre, journalistes auteurs et réalisatrices.

Gilles Lepeytre, opérateur de prises de vues.

Quoi ?

Des entretiens, caméra sur pied,

Des ITW en live, caméra à l’épaule, lors des évènements,

Des ambiances : cérémonie, danses, scènes de la vie quotidienne au village et à l’école.

Des illustrations et des plans de coupe : paysages, panoramiques, détails.

Comment ?

Un fil conducteur : Mama Seita. C’est elle qui nous guide d’un endroit à un autre et qui nous explique la signification de chaque moment du rite et de la tradition.

Chronologiquement, ce sont les 3 jours du rite qui rythment le sujet. Mais la linéarité serait par trop convenue et indigeste…

Le premier jour est entrecoupé de brèves ITW faites en dehors de la cérémonie, ce qui permet de prendre du recul et d’amener une réflexion.

Le deuxième jour étant un jour d’attente où rien ne se passe concrètement pour la jeune fille, un entracte plus long est envisagé : remise des « diplômes » aux anciennes exciseuses et visite de l’école où se réfugient les jeunes filles qui ont fui l’excision. Elles racontent leurs histoires : toutes n’ont pas, en effet, eu la chance de Nashipaï …

Enfin, retour au déroulement du rite le troisième jour, entrecoupé de même par des rencontres / ITW: police, formateurs…

Les images sont accompagnées de sous-titres afin de garder l’authenticité de la voix chantante des Maasaï (ambiances, vie du groupe). La musique a été composée pour le film. Nous avons pris le parti de la rupture avec le sujet du film, puisque c’est du piano qui accompagne Nashipaï et les autres personnages. Didjeridoo et autres tambours nous paraissaient trop évidents, trop lourds. Les chants maasaï traditionnels ponctuent le début et la fin du film. Parfois saccadés, parfois suspendus, ils reflètent le rythme du documentaire.

4 janvier 2009

Le synopsis

Lever de soleil sur la brousse maasaï. Il est 7 heures du matin, Mama Seita nous conduit au premier jour de la fête. Elle explique que nous allons assister à un rite de passage alternatif. Une jeune fille va devenir adulte. Un étroit chemin est déjà tracé dans la plaine, nous l’empruntons. Nous croisons les troupeaux qui, comme chaque matin, partent vers les pâturages.

Au village, c’est Nasumbar Kepara qui nous accueille. Elle est la « mère » du village. Tout est encore calme. Les hommes seront à l’écart de cette journée, animée exclusivement par les femmes. Quelques-unes amènent une branche d’arbre verdoyante devant l’enclos du village. Nasumbar Kepara explique que c’est l’arbre sacré... Après avoir choisi une chèvre dans l’enclos, deux femmes tournent plusieurs fois autour de l’arbre sacré déposé à terre, la chèvre dans les bras. Le grand frère de Nashipaï, qui a le statut du père, décédé, veille au bon déroulement du rite. Il explique le rituel de la chèvre. A l’entrée de la boma (maison) où Nashipaï reste dans le noir, à l’écart, deux femmes se chargent d’étouffer puis de dépecer la chèvre.

« Dieu a fait le corps de la jeune fille ainsi, il ne faut pas le changer », explique Mama Seita. Nous sommes dans son salon. Les napperons sur les fauteuils posés à même la terre donnent à la pièce une allure de maison de poupée. « Moi je suis professeur, je donne des cours sur les dangers du sida et de l’excision. A la maison, je sensibilise aussi mes filles là-dessus. Aujourd’hui, l’excision n’a pas de sens, ça appartient au passé. Ca fait juste mal. »

Toujours dans l’entrée de la boma, les femmes s’amusent à confectionner un collier pour la jeune fille, avec la viande de chèvre. Ambiance... féminine. On essaie le collier, on s’applique dans la confection des bijoux. La jeune fille va être rasée, toujours à l’entrée de sa boma. Elle se lave, s’installe sur un petit tabouret, dans la lumière du jour. On la rase. Mama Seita explique : « C’est un nouveau commencement pour elle. Ensuite, on cache les cheveux coupés sous son lit, afin d’éviter que quelqu’un s’en serve pour faire de la sorcellerie. »

Un peu plus loin, au pied d’un arbre aux fleurs rouges, Nasumbar Kepara, la « mère » du village, se confie. Elle est une ancienne exciseuse. Elle raconte ce métier, comment on le lui a enseigné, ce qu’elle a ressenti la première fois qu’elle l’a fait. Elle dit aussi qu’une fille non excisée aime bien faire l’amour, à l’inverse des femmes à qui l’on a retiré le clitoris. Dans un éclat de rire signe de sa timidité, elle confie qu’elle, elle déteste ça.

Dernière étape de ce premier jour : faire le tour de l’arbre sacré... des crottes de chèvre entre les orteils. Comique. Exercice d’agilité pour Nashipaï, qui lui enseigne qu’il faut s’accrocher à ce qu’on a dans la vie... Puis les femmes retournent dans la boma dans un rituel comique qui provoque l’hilarité générale. C’est la fin du premier jour pour Nashipaï.

Ecole Noonkondin de Monduli. Lucy, l’éducatrice, se présente et explique que depuis novembre 2006, elle recueille des filles qui ont fui l’excision. Une dizaine sont actuellement scolarisées dans cette école. Elle nous fait visiter l’école, la cour, le réfectoire, et entre dans le dortoir. C’est l’heure la plus chaude de la journée, les jeunes filles se reposent sur une dizaine de lits superposés. Dans l’intimité du dortoir, l’une d’entre elles se confie, raconte sa fuite, son histoire. Lucy rassure ses protégées et leur explique que ce n’est pas l’excision qui rend adulte.

Bureau de police d’Arusha : Evarist Mangalla, commissaire adjoint, explique que beaucoup de tribus pratiquent l’excision en Tanzanie. C’est pourquoi l’Etat a fait une nouvelle loi qui l’interdit. Dix ans de prison.

Village de Monduli. Des Maasaï à vélo traversent le village. Les enfants jouent au football. Herieth a 21 ans. Elle a toujours vécu à Monduli. C’est une jeune femme pleine d’énergie et de charme. Elle raconte avec passion qu’elle travaille pour l’association Aang Serian. Elle aussi donne des cours aux femmes sur les dangers de l’excision. Les jeunes filles qui parviennent à fuir viennent ici à Monduli, au bureau de police. C’est elle qui est chargée de prendre leurs récits. Mais le gouvernement ne fait rien d’autre que de mettre les gens en prison.

Retour au bureau de police. « Beaucoup ont peur de venir jusqu’au bureau de police car elles savent que personne ne les protègera ensuite. » Le commissaire explique que « le gouvernement n’a pas de centre pour accueillir ces jeunes filles en fuite. Il n’y a pas de safe house ici en Tanzanie. »

C’est le deuxième jour du rite pour Nashipaï. Cette fois, les hommes sont actifs : la journée commence par le sacrifice d’une vache noire, loin du village. Leboy, jeune Maasaï, explique le sens de ce sacrifice. 

Engobe a la cinquantaine. Assis devant sa maison, il se présente : il travaille pour l’association Aang Serian, comme Herieth. « Au début, les gens étaient surpris de ce que je leur disais, car l’excision fait partie intégrante de nos coutumes. Les premiers à accepter l’abandon de l’excision ont été les Chrétiens, car dans la Bible, il n’est écrit nulle part qu’une fille doit être excisée. »

Mama Seita, comme lui répondant, explique qu’au début, l’idée de ces rites alternatifs de passage a été très mal accueillie. On lui a dit qu’elle était folle, on l’a insultée. Après trois séminaires, les gens se sont habitués à l’idée. Elle dit aussi que ce serait bien d’avoir un salaire pour faire ce travail à l’association Aang Serian.

Herieth nous emmène à une grande réunion au milieu de la brousse, sous un arbre immense qui protège du soleil. La réunion est organisée par l’association Aang Serian. Les femmes sont réunies, assises dans l’herbe, le vent qui joue avec leurs bijoux fait retentir une douce mélodie de perles et de métal entrechoqués. Aujourd’hui est un jour important, on leur remet des diplômes ! Des diplômes qui les félicitent d’avoir cessé d’exciser. Plusieurs d’entre elles le brandissent fièrement devant la caméra. Elles rient. Elle ne savent pas qu’elles le tiennent à l’envers. D’ailleurs, une l’avoue : elle ne sait ni lire ni parler swahili.

Melubo, de l’association Aang Serian, qui vient de leur remettre les diplômes, explique qu’eux les Maasaï, ils possèdent un savoir traditionnel, celui de l’agriculture, de l’élevage. Mais qu’il existe une autre sorte de savoir, celui des scientifiques, qui aide à comprendre que leurs filles auront des problèmes si elles sont excisées.

A l’écart, Rosa se présente, elle est une ancienne exciseuse. « On nous a donné 12 000 shillings, parce qu’on est venu au séminaire au lieu de rester à la maison. » Elle explique qu’être excisée, on s’y habitue, « c’est comme se faire tresser les cheveux. Tu ne réfléchis pas, tu te laisses faire ». Puis elle évoque d’autres grands changements qui s’opèrent dans la société maasaï, parallèlement à l’abandon de la pratique de l’excision. Les filles aussi peuvent hériter d’un champ désormais. 

Retour à la cérémonie. A l’intérieur de la boma, une ancienne aiguise une lame de rasoir. Le rayon de soleil qui pénètre au cœur de la pièce fait comme un couloir de lumière dans lequel flotte l’épaisse fumée du feu. Nashipaï est installée dans l’entrée de la boma, face à la lumière. Elle écarte les jambes. Son visage est impassible. Sa grand-mère lui fait quatre petites incisions sur les cuisses, crache sur elle du lait, symbole de fertilité. Des youyous retentissent pour annoncer la bonne nouvelle. Mama Seita nous explique chaque geste.

La fête peut commencer. Des jeunes Maasaï affluent des quatre coins de la brousse. Ils annoncent leur arrivée au son grave d’une corne. Leur nombre est impressionnant, tout comme leurs chants traditionnels. Ensemble, ils dégagent une puissante énergie.

A l’ombre des buissons, les anciens sont éméchés. Une femme est assise sur les genoux d’un homme au milieu des autres, alors que tout geste d’affection est tabou dans cette société. Ils chantent comme les jeunes alors que ça n’est plus de leur âge.

Les sauts des jeunes dans la terre font monter une fumée de poussière. Le soleil de fin de journée est orange. Les enfants imitent les ado. Les filles se joignent aux garçons. Un Maasaï danse devant la caméra. Il explique que « Ca, c’est le disco des guerriers ».

C’est un ancien qui a le mot de la fin. Sereinement, il explique qu’une nouvelle ère est arrivée, que nous sommes dans une nouvelle étape à présent.

Après quatre jours, on enlèvera l’arbre planté devant la boma, Nashipaï pourra à nouveau voir la lumière du jour.

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